thumbnail of laletr222Rémunération variable : l’arnaque ?

 


Mots-Clés
 : Carte ticket restaurant
 – Elections UES – Travailleurs Handicapés – Variable : Primes d’objectif

Rémunération variable : l’arnaque ?

Le 31 mars 2018

Comme chaque année, l’arrivée du printemps est accompagnée par le paiement de la rémunération variable (PO), pour les salariés de Gfi qui disposent de cette clause dans leur contrat de travail*.

Comme chaque année, il est probable que la Direction annoncera des montants inférieurs aux attentes de ces salariés, en dépit des performances mesurables qu’ils ont pourtant produites au cours de l’année 2017.

La Direction aura beau jeu de pointer la décroissance récurrente de la rentabilité des activités françaises (cf notre lettre n° 221 datée du 28 février 2018) : 7% en 2015, 5,9% en 2016 et 5,7% en 2017 : quel que soit le résultat, elle a toujours affiché la même attitude !

Osera-t-elle activer pour 2017, la clause « de réserve » inscrite dans tous les avenants de variable, par laquelle elle s’autorise à faire fi des règles de calcul et à décider arbitrairement d’un montant global à répartir entre tous les salariés concernés, plus ou moins « à la tête du client » ?

Elle aura sans doute la prudence d’écouter ses avocats : en effet, cette clause, que la CFE-CGC dénonce sans relâche, depuis plusieurs années, auprès de la Direction Générale, est illicite : la sanction du tribunal serait immédiate !

Dans un contexte où le poids des rémunérations variables rapporté à la MO (Marge Opérationnelle), régresse depuis 2013 (18%, puis 17,2% en 2014, 16,6% en 2015 et 2016 ; le chiffre n’est pas encore connu pour 2017), alors que le Groupe ne cesse de croître notamment par des acquisitions externes de taille de plus en plus importante, la situation est paradoxale. Elle est surtout inadmissible !

Pire, il est établi (cf les rapports annuels du Cabinet d’expertise du CCE pour l’analyse des comptes annuels) que la Direction procède sciemment et systématiquement, à une amputation du montant à répartir (NB : il était finalement d’environ 10M€ en 2015 et 2016, au niveau France). Cette manière de « faire le résultat attendu par l’actionnaire » en se servant directement dans la poche des salariés, est scandaleuse !

Les indicateurs permettant le calcul des différents étages des PO (cf ci-contre) doivent être dûment justifiés par la Direction à chaque salarié bénéficiaire : chacun doit faire respecter ses droits ! D’ores et déjà, la CFE-CGC a accompagné avec succès, des salariés floués : ils ont obtenu leur dû !

S’ils ne réagissent pas immédiatement, la Direction, audacieusement, pourrait, demain, aller bien plus loin encore. Le plan « BOOST 2020 » impose en effet la réalisation d’un objectif de marge Groupe à 8%, alors qu’elle est de seulement 6,1% pour 2017 : tous les moyens seront bons pour y parvenir et, ainsi, plaire à l’actionnaire, le Qatari Mannai Corp qui devrait détenir 95% du capital de Gfi, en juin 2018, selon les prévisions.

La Direction qui déverse des Millions d’Euros à moult Cabinets de conseil (ex :Rothschild, lors de l’opération Mannai, puis l’un des plus renommés mondialement, pour le plan stratégique « BOOST 2020 »), d’avocats et d’audit, se sert généreusement en PO pour elle-même, lors des grosses opérations d’acquisition et s’est attribuée des centaines de milliers d’actions gratuites et autres BSAAR, ne serait pas capable de payer rubis sur l’ongle, les PO des salariés ? Quelle arnaque !

* Près de 15% de l’effectif France, dispose d’une rémunération variable, soit environ 1300 salariés