Lettre N°276

Inflation et pouvoir d’achat :

la Direction refuse toute mesure collective ! 

Le 30 septembre 2022


Mots-Clés
: Inetum – CFE-CGC – Grève – Pouvoir d’achat – Augmentation Collective – Déménagements – Télétravail – Français – Loi Toubon – Déblocage Participation – Contacts
 

Mettre la tête dans le sable pour ne pas voir les problèmes, voilà ce que la Direction semble avoir décidé de faire face à l’impérieuse nécessité d’augmenter les salaires dans un contexte d’inflation galopante d’un niveau qu’on n’avait plus vu depuis longtemps, selon les chiffres officiels.

La Direction se défend aujourd’hui de « faire une politique salariale » en fonction de l’inflation. Pourtant elle l’a bien pratiquée pendant les dix années qui viennent de s’écouler : souvenez-vous de la ritournelle que nous chantait la DRH précédente à chaque démarrage des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) : « l’inflation étant de 1,5%, je ne peux pas me permettre d’augmenter les salaires d’un pourcentage supérieur ».

Résultat : dix ans d’écrasement des salaires !

Dix ans pendant lesquels la « négociation » était bouclée en une réunion et le budget alloué aux augmentations, exclusivement individuelles, était calqué sur le taux d’inflation imperturbablement bloqué à 1,5%. Charge aux managers de terrain de faire avec ! Conséquence : soit très peu de salariés étaient augmentés d’un montant raisonnable, soit un peu plus l’étaient, mais d’un montant ridicule : tout dépendait de l’option retenue localement.

On ne s’étonnera pas, qu’après des pratiques de cette nature, les salariés, lassés d’une politique salariale aussi pingre qu’injuste, soient allés voir ailleurs, car l’herbe y était plus verte. Ce sont autant de compétences qui manquent maintenant, dans un contexte où le recrutement est devenu particulièrement difficile.

Le nouveau DRH n’a pas souhaité pousser la chansonnette de son prédécesseur : pourtant avec un taux d’inflation de 7% voire plus de 10% en fin d’année, la même méthode d’indexation aurait rapidement permis l’ajustement des salaires à la hausse. Mais c’eût été trop simple. Partout, et pas seulement chez Inetum, des grèves se déclenchent car les salariés ne cessent de voir leur « reste à vivre » (après le paiement des dépenses contraintes) s’amenuiser de jour en jour. A tel point que la situation est devenue insupportable ! Le problème du partage de la valeur se pose de plus en plus crûment : les salariés du Groupe voient bien que les millions dansent au-dessus de leurs têtes mais ne retombent jamais dans leurs poches : plus de 500M€ pour Mannai, l’ancien actionnaire, un emprunt bancaire de 1,6 Md€ souscrit par le nouvel actionnaire l’américain Bain Capital, sans oublier le PDG qui se voit attribuer 30% d’augmentation en 2022 (après 16% en 2020) etc.

L’argent est visiblement facile à obtenir pour certains, mais jamais pour les salariés alors qu’ils contribuent considérablement à l’accroissement de valeur de l’entreprise.

La mobilisation des salariés à l’appel des Organisations Syndicales réunies en intersyndicale est révélatrice du malaise qui s’installe et qui ne cessera de s’amplifier tant que la Direction ne sera pas revenue à la table des négociations pour dénouer le conflit par des propositions acceptables.

Il ne sert à rien de minimiser cette action ou de la moquer comme certains Directeurs se sont autorisés à le faire, cela ne fera qu’attiser la colère qui gronde et qui finira par exploser avec ses conséquences délétères.

C’est lorsque l’espoir disparait que l’on cesse de se battre.

Nous n’avons donc aucune raison de cesser de nous battre : nous poursuivrons nos actions avec les salariés jusqu’à l’atteinte d’une issue favorable.

Nous adressons tous nos chaleureux remerciements et nos félicitations aux salariés qui se sont mobilisés pour défendre leur pouvoir d’achat lors de la journée d’action du 20 septembre !

En l’absence de réponse de la Direction face au mécontentement exprimé, l’ensemble des des Organisations Syndicales représentatives ont interpellé le Directeur des Ressources Humaines du Groupe (cf lettre ci-dessous) afin d’engager une réelle négociation sur la mise en place de mesures concrètes permettant de défendre le pouvoir d’achat de tous les salariés.