Mesures salariales 2022 pour compenser l’inflation :
la Direction joue la montre !

Le 31 Octobre 2022

La Direction aura même profité du passage à l’heure d’hiver pour gagner un peu de sommeil en plus ! Et pourtant, du sommeil, elle en a accumulé plus que de raison depuis que les organisations syndicales l’ont saisie en mai dernier des conséquences délétères de l’inflation galopante (qui pourrait dépasser 10% en fin d’année) sur le reste à vivre des salariés du Groupe Inetum.

Rien ne semble pouvoir la réveiller : deux réunions, une grève (369 grévistes déclarés avec 1006 heures de grève …selon les chiffres de la Direction), une pétition avec 800 signataires, quelques articles de presse, n’ont pas été suffisants pour la tirer de sa léthargie ! On en est au même point qu’au mois de mai.

A ce jour en effet, en dépit de la réunion du 17/10/22 exigée par l’intersyndicale pour se mettre ensemble autour de la table dans le but de négocier des mesures collectives de compensation de l’inflation, et ainsi résoudre le conflit, la Direction, toujours partante pour la concertation, mais fermée à la négociation, persiste à refuser toutes les propositions de l’intersyndicale. Le DRH l’a confirmé par un mail laconique envoyé le vendredi 28/10/22 à 17H29. On veut bien nous écouter et nous comprendre mais tout semble décidé à l’avance ! Les représentants de la Direction arrivent en réunion sans le moindre chiffre: cela n’est pas sérieux !

Mais ce n’est pas étonnant : un calcul simple permet en effet d’établir qu’en augmentant le TJM (Taux Journalier Moyen) de seulement 6%, l’augmentation de salaire de 200€ net demandée par l’intersyndicale serait parfaitement financée et même au-delà ! Or la Direction n’a-t-elle pas prévu d’augmenter le prix des prestations de plus de 6% ? Ce que nous demandons est donc possible sans mettre en danger l’outil de travail : CQFD !

Pourtant, la Direction répète qu’il lui est impossible de faire plus et qu’elle a déjà augmenté au cours de l’année 2022, individuellement, 61% de l’effectif, de 2841€ brut en moyenne annuelle. S’agit-il de l’effectif à fin octobre (9858 environ) ou bien de l’effectif « éligible » aux augmentations, c’est-à-dire ceux n’ayant rien reçu depuis un ou deux ans ou plus ? La Direction ne le dit pas : la proportion annoncée est donc trompeuse.

Quant à savoir combien de salariés ont reçu 2% d’augmentation ou moins et combien ont reçu 10% ou plus, la Direction ne le dit pas non plus en dépit de son engagement du 08/07/22 de le préciser. Le montant moyen annoncé ne permet même pas de savoir combien de salariés ont été compensés de l’inflation : les moyennes sont trompeuses.

Et que dire des 39% de salariés qui n’ont rien reçu du tout ? On les laisse au bord de la route, sans le moindre état d’âme ? Est-ce donc ainsi que la Direction appliquerait le concept très en vogue de Responsabilité Sociale de l’Entreprise ou RSE, pour lequel elle a même été récompensée par un prix officiel ? Certes, elle a mis en place moult dispositifs pour jeter les papiers dans les poubelles jaunes, ce qui est bien, mais à condition que, dans le même temps, elle ne jette pas ses salariés sur la paille.

Alors qu’elle avait prévu en début d’année de consacrer en 2022, 2,25% de la Masse salariale brute 2021, soit 10M€, aux augmentations de salaires, elle en serait à 3,5% soit 16M€ : c’est largement insuffisant !

Cela fait plusieurs années que nous alertons la Direction sur la grogne qui monte chez les salariés qui ne voient rien venir comme rétribution ni reconnaissance salariale. En dépit des crises successives et des douloureuses transformations internes, ils se sont toujours investis et adaptés. Ils attendent désormais un retour d’ascenseur et qu’on ne se contente pas de leur dire : « vous avez bien bossé, merci ! »

Dans ce contexte, nous maintenons notre appel à un 2ème mouvement de grève, le 15 novembre, et encourageons tous les salariés à se mobiliser pour exprimer leur mécontentement de manière visible.