Augmenter les salaires : c’est urgent ! |
Le 30 Septembre 2021 |
Mots-Clés : Inetum – CFE-CGC – Salaire – Bourse – Risques Psychosociaux (RPS) et Qualité de Vie au Travail (QVT) – Activité Partielle – NAO – Télétravail – Pass Sanitaire – Intéressement – Agenda – Contacts
Nombre de salariés de l’UES ayant reçu une augmentation:
en 2020 1786 augmentation <=à 4% pour 49,3% d’entre eux en 2019 3912 augmentation <=à 4% pour 49,6% d’entre eux en 2018 4013 augmentation <=à 4% pour 53% d’entre eux en 2017 3335 augmentation <=à 4% pour 54,6% d’entre eux en 2016 2941 augmentation <=à 4% pour 62,7% d’entre eux *Masse salariale (MSB) 2020 de l’UES (hors cotisations patronales): 417M€ 1,5% de la MSB représentent 6M€ Effectif 2021 UES : 9544 salariés |
Pour le PDG c’est déjà fait. Lors de l’AG du 24/04/20, l’actionnaire Qatari (Mannai) a voté une résolution faisant progresser la rémunération annuelle fixe de celui-ci de 860K€ à 1M€ tout rond, soit une augmentation de 16%. Il est vrai que sa précédente augmentation datait de 2018 (+7,5%), autant dire une éternité. Deux ans, c’est très long ! A ce rythme, il se pourrait qu’une nouvelle augmentation soit dans les cartons de l’AG de 2022. Mais nous n’en sommes pas encore là. Qu’en est-il pour les salariés ? A l’issue des NAO 2021 (Négociations Annuelles Obligatoires) qui se sont tenues en fin d’année 2020 et se sont conclues sur un constat d’échec (et pour cause), la Direction s’est engagée à allouer une enveloppe d’augmentations pour 2021 égale à 1,5% de la masse salariale 2020*. 1,5%, pas 15%, ne nous emballons pas ! Les augmentations salariales à deux chiffres, ça n’est pas pour nous autres. Ce pourcentage est le même depuis au moins 2016 mais il a été réduit drastiquement en cours d’année 2020 puisque seulement 22% de salariés (1786) avaient obtenu une augmentation d’au plus 4% pour la moitié d’entre eux (cf ci-contre). En 2021, du fait de la réduction de la masse salariale (réduction de l’effectif + mise en activité partielle de plusieurs milliers de salariés) et de l’imputation sur cette enveloppe de certaines augmentations reportées de 2020, l’enveloppe à partager parmi les 10.000 salariés de l’UES sera une peau de chagrin. D’où il résultera encore plus de sélectivité donc des décisions à caractère parfois hautement arbitraire ! A ce jour, nous ne disposons pas encore des chiffres réels de 2021 (ils nous seront transmis en novembre après traitement de la paie d’octobre, qui est le dernier mois d’application des augmentations salariales) mais il n’y aura pas de miracle. 2022 doit sonner l’heure d’un juste rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée. C’est indispensable à la cohésion sociale. Les salariés sont au coeur du collectif social et ils constatent depuis des années que la valeur qu’ils créent, leur échappe. La Banque de France observe qu’au niveau national, la part des actionnaires dans le revenu global est passé de 5,2% en 1997 à 15,2% en 2019 et que, dans la même période, le poids des « charges » de personnel dans le revenu global est passé de 59,3% à 54,9%. Pendant que la part des actionnaires triplait, celle des salariés reculait de 5 points ! De surcroît, les salaires des cadres progressent à un rythme moindre que ceux des employés et des ouvriers (cf Insee, focus sur les salaires d’avril 2021). Et ce, contrairement aux idées reçues. L’inflation est frémissante : il n’y a qu’à voir l’augmentation du gaz, de l’électricité, des matières premières et des denrées alimentaires. Le poids des dépenses pré-engagées a augmenté de 5 points depuis 2001 (loyers, emprunts ,assurances, abonnements box etc) passant de 27% à 32% (cf France Stratégie). En particulier, les emprunteurs d’aujourd’hui consacrent 2 années de salaire supplémentaires à l’achat d’un logement par rapport à ceux d’il y a 15 ans (cf étude ACPR sur le financement de l’habitat). La Direction doit donner des perspectives aux salariés et leur octroyer une revalorisation digne de la place que l’entreprise ambitionne pour eux et pour cela, conclure un pacte de progression salariale qui leur donne envie de s’investir. Il y a urgence !
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