Congés forcés : le côté sombre du « Happy Gfi » ? |
Le 31 octobre 2019 |
Mots-Clés : Gfi – CFE-CGC – Directive Congés – Vie Privée / Vie Professionnelle –Santé – NAO – Astreintes – Hospitalisation – Retraites – Agenda – Contacts
Arithmétique élémentaire : Salaire brut moyen Groupe Gfi en France : 45 K€ Taux de charges sociales patronales 47% Salaire brut moyen chargé : 66K€ Nombre de jours travaillés annuels : 218 CJM (Coût journalier moyen) : 66K€ / 218 = 303€ Effectif groupe Gfi en France : 10.000 Nombre moyen de jours de congés et RTT imposés avant le 31/12/19 : 10 Augmentation potentielle du résultat 2019 de Gfi si 10 jours de RTT et congés étaient imposés avant le 31/12/19 à 50% des salariés(France) : 303€ X 10 X 10.000 X 50% = 15M€ CQFD |
Depuis la mi-octobre, de très nombreux salariés reçoivent de leur hiérarchie, des injonctions pour poser un nombre important et inhabituel de jours de RTT dès octobre et de congés en décembre. Si la prise de quelques jours de congés aux alentours de Noël ou du 1er janvier reste traditionnelle, les exigences formulées cette année par la Direction sortent de l’ordinaire par les quantités exigées et la manière de faire. On ne compte plus les salariés pour lesquels, parce que leur empressement à obéir n’a pas été jugé assez rapide, le management procède lui-même, à la place du salarié, à la saisie de ces jours d’absence ! Ce procédé inadmissible, pratiqué ouvertement, laisse entendre qu’il serait « préconisé » par le plus haut niveau de l’entreprise. Or c’est un abus de droit caractérisé. Mettre la pression toute l’année sur les salariés au service d’objectifs déraisonnables, et culpabiliser ceux qui ne sont pas affectés en mission ne suffit pas à la Direction : désormais elle leur fait les poches et se sert elle même dans le capital de congés qu’ils ont légalement acquis. Et ce, alors même qu’ils ont parfaitement respecté la seule directive existant dans l’entreprise, à savoir : prendre 15 jours de congés entre le 1er juin et le 30 septembre 2019. Imposer au démarrage de 2020, un compteur de congés et/ou RTT à zéro ou quasiment, voire même négatif dans certains cas, alors qu’il restera encore 5 mois de travail jusqu’au 31 mai, est évidemment contraire au plus élémentaire bon sens et sera contre performant. Par ces agissements, la Direction viole le principe d’équilibre vie privée / vie professionnelle qu’elle promeut pourtant ici ou là. De surcroît, en déniant aux congés leur rôle fondamental, elle génère un risque sur la santé des salariés, notamment les plus fragiles. Le fameux plan « Happy Gfi » ne s’en remettra pas ! Personne n’est dupe de la raison sous-jacente à cette opération exceptionnelle de fin d’année : le mois de décembre est celui des « ajustements » pour que le résultat économique de l’entreprise au titre de l’exercice 2019 soit le plus important possible. Les congés sont une « variable d’ajustement » parmi d’autres. La manne qu’ils représentent, par le jeu d’une écriture comptable de reprise de provisions, est très alléchante (cf calcul numérique ci-contre) : 10J de congés imposés à 50% de l’effectif avant le 31/12/19, permettraient de doper le résultat de 15 M€ ! La CFE-CGC et toutes les Organisations syndicales représentatives ont immédiatement réagi face à la diffusion de la directive et interpellé le PDG. Ce dernier ayant refusé de les rencontrer, une alerte pressante a été transmise le 25 octobre à 32 Directeurs opérationnels (cf pages 2 à 5 ci-après). Nous encourageons les salariés à ne pas baisser les bras face à l’arbitraire et les assurons de notre assistance totale dans ce but ! |