Atos, en pleine tourmente boursière, publie au titre de l’année 2023 une perte historique de 3,4 milliards d’euros dont 2,5 proviennent de dépréciations d’actifs. Son ancien PDG est aussitôt pointé du doigt pour avoir réalisé des acquisitions qui auraient été payées beaucoup trop cher, selon certains cadres du groupe. Il est clair qu’un achat réalisé à vil prix se retrouvera inévitablement dans les comptes de l’entreprise, sous une forme ou une autre, dans les années qui suivent et que les répercussions négatives finiront toujours par remonter à la surface. Si la situation d’Inetum est totalement différente de celle d’Atos avec des ambitions beaucoup plus modestes en termes de croissance externe, il est toutefois permis de s’interroger sur la pertinence des dernières acquisitions majeures, à savoir Realdolmem en 2018 et IECISA en 2020. Concernant Realdolmen, selon les communiqués de presse de l’époque, le prix offert par action (37€) représentait alors une prime de 11% par rapport au cours de clôture du 22 février, laissant entrevoir une valorisation raisonnable de la cible. Mais en prenant comme référence le cours moyen sur l’année 2017, proche de 25€, la prime avoisinait les 50%, ratio déjà beaucoup moins favorable. Cette offre publique d’acquisition de Gfi Informatique sur Realdolmen fut d’ailleurs un succès retentissant avec 88,92% de titres apportés à l’offre, surpassant largement l’objectif de 75% que s’était assigné Gfi ! Sans doute fallait-il simplement voir dans ce bel enthousiasme une superbe opportunité pour les actionnaires de Realdolmen de se défaire de leurs actions dans des conditions particulièrement alléchantes ! Quant à IECISA, l’acquisition annoncée en décembre 2019 a été finalisée en avril 2020, en dépit des mauvaises perspectives liées à l’apparition de la crise sanitaire survenue un mois plus tôt. Les communiqués de presse de l’époque ne manquaient pas de souligner l’ambition du projet face au ralentissement économique et les interrogations légitimes quant à l’opportunité de poursuivre cette opération alors que les perspectives économiques à court terme n’étaient pas bonnes. Il est permis d’imaginer que ces données ont dû fortement peser dans la balance lorsqu’Orange était citée parmi les candidats potentiels au rachat d’Inetum fin 2021… |