La perspective du rattachement direct d’Inetum Software à la société holding GRANITE France BIDCO (holding de Inetum SA, propriétaire de Inetum et Inetum Software) provoque beaucoup de réactions (parfois même proches de l’hystérie) concernant les conséquences sociales pour les salariés de la branche. Certes, la probable sortie d’Inetum Software de l’UES (voir édito de notre précédente communication) va profondément bouleverser l’organisation des représentations syndicales et quelques–uns qui étaient à la tête d’une équipe représentant plus de 10000 salariés vont se retrouver avec « seulement » 1100 salariés en abandonnant le bénéfice du travail accompli pour constituer une représentation syndicale opérationnelle. Cela peut, peut–être, expliquer le vent de panique qui souffle actuellement mais, dans ces circonstances, nous préférons raison garder et nous pencher sur l’analyse factuelle des conséquences d’un tel changement sur les conditions sociales des salariés de Software. Le premier point concerne les accords d’entreprise. En effet, on entend dire ici et là que les salariés d’Inetum Software vont perdre tous les avantages acquis. Mais affirmer une telle chose est faire fi de la législation et de la réalité de terrain. En effet, lors d’un changement d’actionnaire, les accords et les usages sont généralement dénoncés, mais le droit du travail prévoit qu’ils sont conservés pendant une période pouvant aller jusqu’à quinze mois le temps de les renégocier avec les syndicats représentatifs. l faut bien comprendre que tous les ans certains accords qui sont signés pour une durée limitée sont renégociés et c’est généralement l’occasion d’obtenir un peu plus pour les salariés comme ce fut le cas pour le dernier accord de télétravail par exemple. Alors pourquoi en serait–il autrement pour Software ? Si les syndicats effectuent correctement leur travail il s’agira plutôt d’une opportunité pour améliorer les choses et la CFE–CGC se tient prête à travailler dans ce sens. Une autre rumeur court sur le fait qu’on n’arrivera plus à avoir une mutuelle santé et une prévoyance correctes avec une structure plus petite. Sur ce point, il y a deux réponses. Déjà le principe mutualiste fait que la répartition se fait entre toutes les entreprises concernées quelle qu’en soit la taille et qu’une petite entreprise ne coûte pas forcément plus cher à une mutuelle qu’une grosse entreprise. D’autre part, s’il y a un surcoût, il peut facilement être pris en charge par la société sans impact sur la part du salarié comme ce fut le cas lors du précédent changement de prestataire pour la prévoyance. Mais il reste surtout un point crucial dans la balance : la participation. Celle–ci est calculée sur le résultat fiscal des entreprises de l’UES et, actuellement, seul Inetum Software dégage de la participation qui est ensuite répartie sur l’ensemble des 10000 salariés de l’UES. Si Software n’avait pas été dans l’UES en 2023 la participation de chaque salarié aurait été multipliée par 10 soit environ mille euros. Mais ce n’est pas tout, car le retour à l’équilibre en 2023 de l’activité CLEVA, qui avait pesé lourdement sur les résultats des années précédentes, laisse présager un résultat record et une participation qui pourrait tripler pour Software. C’est ici que certains argumentent en laissant croire que l’actionnaire va ponctionner les résultats de Software. Mais rassurez–vous, l’optimisation fiscale est déjà maximale pour les activités du groupe et faire plus consisterait certainement à passer dans l’illégalité et à se retrouver face aux services fiscaux qui seraient les premiers lésés par ce genre de pratique. D’ailleurs, rappelez–vous de la dernière participation qui a été versée en deux fois à la suite d’une erreur d’imputation non justifiée de charges d’Inetum sur Inetum Software. Preuve s’il en est qu’heureusement l’actionnaire ne peut pas faire n’importe quoi, contrairement à ce qu’on peut entendre. Pour rappel l’ambition de l’actionnaire BAIN CAPITAL reste de revendre le plus cher possible l’activité Software et pour cela il ne peut pas se permettre de rompre l’équilibre social en prenant le risque de voir partir des ressources indispensables qui dégraderaient la valeur de l’entreprise sur le marché. Alors plutôt que de crier au loup, la CFE–CGC préfère avoir une vision réaliste de la situation et la balance penche clairement vers une vraie opportunité sociale pour les salariés. Avec des accords que nous voulons négocier à la hausse et une participation multipliée par dix et en très forte croissance l’avenir se présente de façon positive et l’équipe de la CFE–CGC d’Inetum Software a déjà commencé à se retrousser les manches pour faire que cette opportunité se transforme en avancée sociale majeure pour les salariés. |