Depuis l’arrivée du nouvel actionnaire Bain Capital à la tête d’INETUM, c’est plutôt la douche froide pour les salariés.

Pour preuve, les nombreux déménagements et réductions de surface qui sont en cours et qui sont menés avec empressement par des responsables de sites sous pression.

On a bien compris l’intérêt pour l’actionnaire de déménager les salariés vers des bâtiments plus petits et moins chers, mais on comprend moins la fermeture de bureaux sur certains sites, sans réduction de loyer, et en entassant les salariés dans une surface réduite, comme c’est le cas à Toulouse ou Metz par exemple.

Mais rassurez-vous ! l’actionnaire n’est pas tombé sur la tête, il nous fait juste un petit « tour de magie » dont voici l’astuce. C’est un peu technique alors accrochez-vous.

Tout d’abord, il ne vous a pas échappé que l’objectif de Bain Capital en achetant INETUM était de revendre la société à un horizon d’environ cinq ans, le tout en triplant sa mise de base. Or, le calcul du prix de revente sur le marché d’une société comme la nôtre est assez basique. C’est l’EBITDA (voir explication dans l’encart) multiplié par un coefficient lié à l’activité de l’entreprise moins la dette.

Pour ce qui concerne la dette, la Direction du groupe a annoncé la couleur avec un mot qui est devenu récurrent dans la bouche de nos dirigeants : « le cash ». Il faut faire entrer de la trésorerie et la pression est maximale sur cet objectif.

Mais c’est sur l’amélioration de l’EBITDA(1) qu’intervient le petit « tour de magie ». En effet, le loyer des locaux occupés par les salariés est une charge courante qui est déduite dans le calcul du fameux EBITDA(1). En revanche, si des locaux sont inoccupés, ce même loyer passe dans les charges non courantes qui elles ne sont pas prises en compte dans l’EBITDA(1). Donc, en fermant juste à clé certains bureaux, le prix de revente potentiel de la société se trouve mécaniquement augmenté. Magique non ?

Cerise sur le gâteau, la diminution du ratio « Nombre de mètres carrés par Salarié » augmente le coefficient multiplicateur de la formule. Vraiment magique !

Et les salariés dans tout cela ? Et bien ils ne font pas partie de l’équation et peu importe la dégradation de leurs conditions de travail. Surtout que l’actionnaire n’est pas partageur et n’a pas prévu de redistribuer aux salariés la moindre miette de la plus-value ainsi réalisée. Seuls quelques hauts dirigeants se voient généreusement attribuer des actions gratuites par le biais de la holding basée au Luxembourg. Et pendant ce temps, la demande des représentants de la CFE-CGC pour mettre en place pour les salariés une prime d’intéressement basée sur ces mêmes objectifs reste lettre morte.

Pour faire face à la cupidité et à l’indifférence de notre actionnaire, la CFE-CGC reste persuadée qu’un collectif fort et résolu peut toujours faire bouger les lignes. Nous pouvons le faire ensemble, si vous vous empariez des prochaines élections des membres des CSE pour faire bloc, en votant massivement pour les listes de la CFE-CGC. Ainsi nous aurons le pouvoir d’agir et vous pouvez compter sur nous pour défendre vos intérêts en toute indépendance et avec détermination.

(1) L’EBITDA sert à calculer la rentabilité opérationnelle d’une entreprise. Il diffère de la marge brute que nous connaissons mieux en France car il inclut les frais généraux et administratifs ainsi que les dépenses opérationnelles mais exclut les intérêts, les impôts, les dépréciations et les amortissements