Capital d’Inetum :
66 millions d’actions
Prix d’acquisition de 100% du capital par Mannai, en 2015:
8,5€ par action soit 560M€
Plus-value si l’action est valorisée à 22€/15€ :
890 / 430 M€
Nombre maxi d’actions gratuites attribuées à environ 60 dirigeants:
436.000
NB : sous réserve d’un plan complémentaire mise en place par BAIN Capital
Plus-value si l’action est valorisée à 22€ / 15€:
9.6 M€ / 6,5 M€
Nombre maxi d’actions gratuites attribuées au PDG :
248.000
NB : sous réserve d’un plan complémentaire mise en place par BAIN Capital
Plus-value si l’action est valorisée à 22€ / 15€:
5.5M€ / 3.7 M€
Participation distribuée aux 10 .000 salariés depuis 2015 :
1,6M€ soit 160€ par salarié
en 6 ans
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Les négociations annuelles 2022 sur les salaires se sont terminées sur un échec : la Direction a notamment refusé d’examiner notre proposition finale d’un budget d’augmentations de 3% de la Masse Salariale Brute (MSB) 2021 appliquée à 80% de l’effectif, avec une augmentation minimale de 600€ annuels.
Pourquoi ce refus ? Nous ne le saurons jamais puisqu’elle ne nous a même pas répondu.
Pourtant, au sortir d’une crise sans précédent, nous aurions pu nous attendre, afin de renforcer l’attractivité du Groupe dont on nous rebat les oreilles à longueur de journées, à un infléchissement de la politique salariale vers un peu moins de conformisme étriqué.
Eh bien non ! Le budget sera de 2,25% de la MSB 2021 et on ne saura pas comment il sera distribué: aucune transparence dans les règles d’application des augmentations, aucune information sur le contenu des « comité salaires » qui continuent de se tenir dans un huis clos bien commode.
Au cours des années 2009-2021, la Direction justifiait son sempiternel budget de « 1,5% » de la MSB par le fait que l’inflation était quasi inexistante : la bonne affaire !
Quand l’inflation s’invite de nouveau (on parle désormais de +5%), elle ne modifie pas grand-chose : quelle incohérence ! Cela traduit son peu d’intérêt pour le « reste à vivre » des salariés qui se réduit comme peau de chagrin en raison des nombreuses augmentations de prix des produits essentiels parmi lesquels celui de l’électricité, du gaz, et de l’essence (déjà +10% observés à la pompe entre décembre 2021 et février 2022, soit en seulement deux mois !) et de l’immobilier.
Sans oublier la désinvolture de la Direction quant aux conséquences financières sur les salariés, du démarrage beaucoup plus laborieux qu’annoncé, des nouveaux outils de gestion induisant des possibles découverts bancaires à fin février (cf page 2/6) : c’est inadmissible et nous l’avons fait savoir au PDG mais il n’a pas pris la peine de nous répondre.
Cette liste ne serait pas complète si nous ne rappelions pas que la Direction s’est servie dans les poches des salariés à l’occasion de la TUP de SIS dans Inetum SW (cf page 4/6) puisqu’elle n’a toujours pas neutralisé, près d’un an plus tard, la baisse de salaire net induite.
Et c’est dans ce contexte social particulièrement tendu, que survient le changement d’actionnaire du Groupe Inetum. Le passage de témoin entre le Qatari Mannai qui pilotait depuis 2015 le Groupe Gfi devenu Inetum est en train de se finaliser. Dans l’ombre, ont lieu les ultimes tractations pour fixer le niveau définitif de la plus-value que Mannai encaissera (500M€ ? 800M€ ?) lors de son départ en juin 2022 et accessoirement, celle que le top management et le PDG encaisseront (10M€ ? 15M€ ?) simultanément grâce aux centaines de milliers d’actions gratuites qui leur ont été attribuées !
La plus élémentaire déontologie serait que Mannai, le partant, attribue à chaque salarié présent, une « prime de remerciement » pour le travail accompli ayant permis son gain. Quelques dizaines de millions prélevés sur sa confortable plus-value, serait la moindre des choses.
Au lieu de cela, il quittera Inetum en le laissant très endetté : en effet, n’ayant jamais mis la main à la poche pour financer les impressionnantes acquisitions externes du Groupe ces dernières années, Inetum a dû se débrouiller seul, auprès du système bancaire pour trouver les financements ad hoc, les charges d’intérêt pesant alors sur le compte de résultat de l’entreprise, grevant d’autant la Participation que les salariés seraient en droit d’obtenir chaque année !
Ainsi, à la question : qui va gagner des millions ? la réponse est claire : en l’état actuel du modèle économique, de toute évidence, ce ne se seront pas les salariés !
Sauf si, à l’occasion du changement d’actionnaire donc de gouvernance, ce modèle évolue et, qu’aussitôt arrivé, le repreneur décide de mettre en place un mécanisme d’Intéressement qui partage équitablement une partie de la MO (Marge Opérationnelle) entre les salariés ! Une démarche vertueuse qui améliorerait les résultats et le climat social donc l’attractivité du Groupe.
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