Lettre N° |
Recomposition du capital d’Inetum : les fonds à 99% ! |
Le 31 Janvier 2022 |
Mots-Clés : Inetum – CFE-CGC – Changement actionnaire – Télétravail – Déménagement – SAP – Prévoyance – Cyber Attaque – NAO – Agenda – Contacts |
Capital d’Inetum : 66 millions d’actions Prix d’acquisition de 99% du capital par Mannai, en 2015: 8,5€ par action soit 560M€ Plus-value si l’action est valorisée à 22€ 880 M€ Nombre maxi d’actions gratuites attribuées à environ 60 dirigeants: 436.000 NB : sous réserve d’un plan complémentaire mis en place par BAIN Capital Plus-value si l’action est valorisée à 22€ 9,6M€ Nombre maxi d’actions gratuites attribuées au PDG : 248.000 NB : sous réserve d’un plan complémentaire qui pourrait être mis en place par BAIN Capital Plus-value si l’action est valorisée à 22€ 5,5M€ Participation distribuée aux 10.000 salariés depuis 2015 : 1,6M€ soit 160€ par salarié en 6 ans |
Le 30/11/21 (cf n° 266) nous écrivions que l’opération de recomposition du capital d’Inetum se dénouerait sans doute après la trêve des confiseurs au profit d’une reprise par des fonds d’investissement. Les événements rendus publics le 19/01/22 nous donnent raison puisque BAIN Capital, un fonds d’investissement américain dont le siège est à Boston, s’empare d’environ 90% (à confirmer) du capital, en association avec le fonds NB Renaissance filiale de Neuberger Berman dont le siège est à New-York, à hauteur d’environ 10% (à confirmer). En revanche l’hypothèse que le qatari Mannai reste majoritaire quelque temps encore a été battue en brèche puisque ce dernier a décidé de descendre du manège où il était installé depuis 2015. Il part cependant après avoir attrapé le pompon : une plus-value qui pourrait avoisiner 880M€ sur la base d’une valorisation finale de l’action à 22€ (valeur à confirmer lors de l’opération de « closing »). Si cette valorisation parait cohérente avec la valeur d’entreprise de 2 Milliards d’Euros entendue ici ou là, elle ne sera définitivement connue qu’après les ultimes arbitrages qui seront réalisés entre le vendeur et les acquéreurs dans le courant du 1er semestre 2022. Interpellé en séance de CSEC du 31/01/22 sur cette possible valeur d’atterrissage, le PDG d’Inetum a laissé entendre qu’elle lui semblait trop élevée. On verra bien : rendez-vous en juin prochain ! L’arrivée de ces investisseurs professionnels dont la présence pourrait durer de 3 à 5 ans selon les standards de la profession, fait passer le Groupe Inetum sous pavillon américain tout en lui donnant les moyens d’une croissance externe accélérée et relutive par l’acquisition de cibles plus performantes mais plus chères, a contrario des précédentes acquisitions d’entreprises moins chères mais demandant des efforts de redressement ce qui pesait en définitive sur la marge. L’ambition d’un chiffre d’affaires de 4 Milliards d’Euros, non plus 3 Milliards d’Euros, à la fin du plan UPSCALE 23 semble envisageable. La perspective de cette accélération a réjoui le PDG qui, à ce jour, a bien l’intention de continuer à tenir la barre du Groupe dans cette nouvelle étape de son développement ! A la question fatidique de connaître les bienfaits d’une telle opération pour le collectif des salariés, toujours la même réponse : on verra s’il est possible de les associer à la création de valeur à venir. Il serait vraiment temps qu’on y pense sérieusement : les salariés regardent le manège tourner et les APAX, BOUSSARD, et autre Mannai y monter successivement, puis en descendre les poches bien garnies, sans qu’eux bénéficient jamais de la moindre retombée positive de ces opérations. Pourtant, est-il besoin de le rappeler, sans les salariés, sans leurs compétences et leur investissement professionnel, le Groupe Inetum n’existerait tout simplement pas. On l’oublie un peu trop facilement. Si Mannai était totalement imperméable à la notion de partage avec les salariés, de la valeur créée, il se pourrait que BAIN Capital ait une autre approche comme semble en témoigner certains de ses investissements. Par exemple « Maisons du Monde » acquis en 2012 où un Intéressement des salariés a été mis en place. Nous avons encouragé le PDG à poser des jalons en ce sens et ne manquerons pas quant à nous, d’inviter ce sujet lors de la prochaine réunion du CSE Central qui se tiendra en février prochain en présence des représentants de BAIN Capital à l’occasion de leur intervention pour exposer le projet stratégique qu’ils porteront au cours des années à venir. |