B

Wall Street

Bourse de Paris

Bourse de Londres

Annoncée lors de l’Assemblée Générale (AG) des actionnaires du 9 juin 2021, l’introduction en Bourse du Groupe Inetum pourrait bien être très proche. Le calendrier a été ralenti par la crise mais le projet est plus que jamais d’actualité.

L’acquisition de l’espagnol IECISA avec 560M€ de chiffre d’affaires (CA) était le prérequis nécessaire pour donner au Groupe Inetum une taille respectable permettant une valorisation élevée: pesant désormais plus de deux Milliards d’Euros de CA annuels, et en visant trois* en 2023, il est très visible notamment en Ibérie et en France.

Après cette opération d’envergure, les salariés espéraient un peu de répit, un temps pour construire sereinement un cadre leur permettant de s’épanouir, d’embrasser des projets passionnants avec une gestion de qualité et de monter en compétence par des plans de formation ambitieux. Sans oublier l’élaboration d’une plate-forme sociale rénovée intégrant un Intéressement pluriannuel, un Compte-Epargne Temps et une politique salariale motivante et juste.

Il se pourrait qu’il n’en soit rien ! Sitôt la crise passée, le capitalisme financier a repris la main. Toujours en mouvement. Désormais, il faut apprêter la future mariée pour l’étape suivante. Sus aux dépenses « inutiles » qui viendraient « abimer » le compte de résultat ! Les salariés sont sommés d’adhérer. Mais pour quel bénéfice ?

Comme l’endettement du Groupe est important, il faut trouver un autre moyen de financer la course à la croissance : quoi de mieux que l’aventure boursière pour lever de l’argent frais ? Mannai, l’actionnaire Qatari qui détient tout le capital, ne s’est jamais caché de vouloir se désengager peu à peu, en réalisant une belle plus-value.

La fenêtre météo est à saisir : sortie de crise, remontée fulgurante des indicateurs de performance, un plan stratégique UPSCALE 23 qui démarre tout juste et est porteur de promesses pour l’avenir (BOOST 2020, le précédent plan stratégique, avec un certain nombre d’objectifs non atteints, a été rapidement oublié).

Alors : le Bolsa de Madrid, Wall Street à New-York, la City à Londres ou la Bourse de Paris ?

Une chose est sûre : les plans d’attribution gratuite d’actions pour le PDG d’une part, pour une poignée d’hommes du Président d’autre part, sont en place avec des critères de performance parfaitement alignés sur la valorisation qu’atteindra le Groupe au moment de son introduction en Bourse. Y compris une incitation à viser une valorisation la plus élevée possible. Sur la base d’une valeur d’action qui pourrait dépasser 15€ (rappel : Mannai a acquis l’essentiel du capital au prix de 8,5€ par action, soit 560M€ au total), ils auront de quoi danser sous la pluie des millions d’Euros résultant des centaines de milliers d’actions gratuites ainsi valorisées !

Les salariés seront-ils invités à la fête ? Quelle part de la richesse produite leur sera réservée ? Après tant d’années d’efforts peu reconnus et mal récompensés, il serait temps que le Groupe Inetum saisisse l’occasion de démontrer qu’il a réellement réussi sa mue. Et s’il avait du panache, il pourrait même s’engager à rembourser les 10M€ d’aides qu’il a reçus de l’Etat en 2020 pour passer le cap de la crise et se projeter vers l’avenir : ce serait éthique, responsable et élégant !

*https://www.magazine-decideurs.com/news/vincent-rouaix-le-conquistador?_locale=fr [Dernière ligne de l’article du 11/06/21]