thumbnail of CFE CGC 12 2021

Recomposition du capital d’Inetum :

les fonds en embuscade

Le 30 Novembre 2021


Mots-Clés
: Inetum – CFE-CGC – Salaire – Bourse – Risques Psychosociaux (RPS) et Qualité de Vie au Travail (QVT) – Activité Partielle – NAO – Télétravail – Pass Sanitaire – Intéressement – Agenda – Contacts

Capital d’Inetum :

66 millions d’actions

Prix d’acquisition de 100% du capital par Mannai, en 2015:

8,5€ par action soit 560M€

Plus-value si l’action est valorisée à 22€ en 2022

890 M€

Nombre maxi d’actions gratuites attribuées à environ 60 dirigeants:

500.000

Plus-value si l’action est valorisée à 22€ en 2022: 11M€

Nombre maxi d’actions gratuites attribuées au PDG :

400.000

Plus-value si l’action est valorisée à 22€ en 2022: 9M€

Montant de la Participation distribuée aux 10 .000 salariés depuis 2015 :

1,6M€ soit 160€ par salarié

en 6 ans

Depuis l’Assemblée Générale (AG) des actionnaires du 9 juin 2021, le projet de recomposition du capital d’Inetum est devenu un secret de polichinelle.

Le plan stratégique UPSCALE23 prévoit en effet une croissance qui devrait mener le Groupe Inetum qui pèse aujourd’hui 2,5Md€, vers un chiffre d’affaires de 3Md€ voire au-delà, ce qui nécessitera de réaliser encore une, voire plusieurs acquisitions de l’envergure de celle d’IECISA réalisée en 2020 (560M€ de CA) et à peine digérée.

Cela nécessitera avant tout de trouver l’argent nécessaire pour financer ces futures acquisitions : les ratios d’endettement du Groupe étant à leur maximum, l’emprunt bancaire est désormais impossible. Il faut donc imaginer autre chose, puisque l’actionnaire qatari Mannai qui détient quasiment 100% du capital d’Inetum ne semble pas disposé à mettre du cash sur la table !

L’arrivée au capital d’Inetum d’un fonds d’investissement financier pourrait résoudre la question.

Il semblerait même que les choses soient très proches d’aboutir si l’on en croit la presse qui a révélé que 3 banques d’affaires – JP Morgan, Lazard et CA CIB – avaient été mandatées par Inetum et Mannai pour explorer toutes les pistes possibles.

Le PDG, sommé de venir s’expliquer devant le CSE Central le 18/11/21, sur les tractations qui ont lieu en coulisses, est resté sur la réserve, insistant sur le fait que, pour le moment, il s’agissait d’une phase exploratoire et que rien n’était décidé.

Pourtant chacun sait bien que lorsque les banques d’affaires sont en action, cela signifie qu’elles sont chargées d’approcher concrètement un maximum de partenaires potentiels, d’organiser des réunions et des présentations, d’assister et conseiller l’entreprise dans la négociation des termes de l’opération et de réaliser une étude de valorisation multicritères de l’entreprise. Moyennant au passage de généreux émoluments proportionnels à cette valorisation, c’est-à-dire quelques dizaines de millions d’Euros si l’opération devait se dénouer !

Un chiffre a été lâché dans la presse : le Groupe Inetum pourrait être valorisé à 1,5 Milliards d’€ (soit 22€ par action). Cela ne manquera pas de réjouir les dirigeants du Groupe qui disposent ensemble de plusieurs centaines de milliers d’actions gratuites, mais aussi l’actionnaire qatari qui a acquis en 2015, l’essentiel des actions Inetum à seulement 8,5€ : que de magnifiques plus-values en perspective !

Et les salariés ? Quels avantages tireront-ils de cette éventuelle opération ?

Aucun ! Sauf si le repreneur ou le cédant appliquaient les principes de la RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) dont Inetum fait étalage et octroyait respectivement un « golden Hello » (prime de bienvenue) ou un « golden Goodbye » (prime de départ) à tous les salariés en remerciement du travail accompli qui a permis d’accroitre la valeur du Groupe et donc de valoriser leur mise. Pourquoi pas ?

La date du big bang reste encore inconnue même si la presse annonce que les fonds financiers CVC, Bain Capital, Platinum et Apollo auraient d’ores et déjà remis leurs offres. Selon les quelques propos tenus par le PDG, on peut comprendre que le scénario le plus probable pourrait être l’arrivée de l’un d’entre au capital d’Inetum, Mannai gardant une part majoritaire de 51% par exemple. Dénouement probable après la trêve des confiseurs !